21ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl?
mobilisation internationale
contre l'accord OMS AIEA
Depuis 21 ans que la CRIIRAD travaille sur les questions de pollutions radioactives et
de radioprotection, elle n'a pu que constater la démission de l'OMS sur l'ensemble de
ces sujets. l'Oganisation Mondiale de la Santé (OMS) devrait jouer un rôle décisif et
moteur pour assurer la protection des populations et des travailleurs contre les dangers
des rayonnements ionisants.
L'effacement de l'OMS se fait au profit de l'agence en charge de la promotion des
applications civiles de l'énergie nucléaire, l'agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA). C'est elle, et non l'OMS, qui gère depuis 1986 le dossier
Tchernobyl ; c'est elle, et non l'OMS, qui édicte des normes de radioprotection ;
c'est elle, et non l'OMS, qui « organise » la recherche et l'information en matière
d'effets sanitaires des expositions à la radioactivité.
Or, la mission fondamentale de l'AIEA n'est pas « d'amener tous les peuples
au niveau de santé le plus élevé possible » (article 1 de la constitution de l'OMS)
mais «d'encourager et de faciliter, dans le monde entier, le développement et
l'utilisation pratique de l¹énergie atomique à des fins pacifiques et la recherche
dans ce domaine » (article 3 des statuts de l'AIEA).
.Cette grave confusion des rôles est largement organisée par , l'accord signé
en 1959 entre ces deux structures et qui les oblige à « agir en coopération étroite»
à se consulter régulièrement sur les questions présentant un intérêt commun et à
régler « d'un commun accord » leurs éventuelles divergences « Coopérer »
implique d'agir ensemble pour un objectif commun. Or les missions statutaires
de l'OMS et de l'AIEA sont largement contradictoires. Des normes protectrices
constituent une entrave au développement du nucléaire en augmentant ses coûts de
fonctionnement alors que des seuils plus laxistes le favorisent en diminuant les
contraintes. Cette contradiction fondamentale aurait pu se résoudre en un compromis
relativement équilibré entre les intérêts de la santé publique et ceux du lobby nucléaire
mais les deux agences ne sont pas sur un pied d'égalité : c'est l'AIEA qui s'impose,
depuis près de 40 ans, sur tous les sujets sensibles, en particulier sur celui de
Tchernobyl, décisif pour le devenir de l'industrie nucléaire.
Afin de mettre fin à cette situation choquante qui fait obstacle à la protection
de la santé publique, des associations de plus de 20 pays ont décidé d'agir
ensemble pour faire changerles choses.
· Une présence non violente et permanente devant les portes de l'OMS est organisée
à compter de la date symbolique du 26 avril 2007 et pour une durée indéterminée.
Plusieurs dizaines de militants bénévoles se sont déjà inscrits. Cette action est destinée
à attirer l'attention de l¹opinion publique et à obtenir des autorités sanitaires de chaque
État membre de l'OMS la révision de l'accord OMS-AIEA.
· Une conférence de presse aura lieu demain, 26 avril 2007, à 10h00, au Palais des
Nations Unies, à Genève (salle de presse n°1, accessible sur accréditation) avec Luc
CORDON, avocat, Wladimir TCHERTKOFF, auteur du « Crime de Tchernobyl »,
et Roland DESBORDES, président de la CRIIRAD. La conférence sera suivie, à
11h d'une marche symbolique, de la place des Nations à l¹OMS, avec 21 flambeaux
pour chacune des 21 années de mensonge sur les conséquences de Tchernobyl.
· Deux pétitions sont diffusées, demandant soit l¹amendement, soit l'abrogation de
l'accord. Certaines associations ont en effet limité leur demande à l¹amendement de
certains articles de l'accord signé en 1959. La CRIIRAD souhaite pour sa part la
dénonciation pleine et entière de l¹accord. Chacun peut choisir de signer la version
de la pétition qui reflète le plus son analyse et ses convictions. Ces divergences
restent cependant secondaires : les deux demandes vont agir en synergie.
La suppression de l'accord contre-nature qui attache l'OMS à l'AIEA
n'est pas l'unique condition à la défense de l'intérêt sanitaire des populations
contre les intérêts particuliers des lobbies nucléaires mais c'est un préalable
indispensable. Simples citoyens, associations, médecins, infirmiers,
responsables politiques... tous sont appelés, quel que soit leur pays d'origine,
à se mobiliser pour que l'OMS retrouve sa liberté d'action.
Plus d'infos : www.criirad.org
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